mercredi 13 avril 2016

l'impériale route des Observatoires

Je quitte le Lubéron par le nord et le village perché de Simiane-la-Rotonde cerné par les champs de lavandins qui attendent juin pour colorer le paysage.



Peu avant, à St-Michel-l’Observatoire, le petit sentier qui monte vers la table d’orientation est jalonné de panneaux mettant en scène l’observation par les hommes du ciel et de l’espace depuis Stonehenge jusqu’à aujourd’hui.

St-Michel-l'Observatoire

 

L’Observatoire de Haute Provence apparaît en haut du chemin. C’est ici que fut découverte en 1995 une planète gravitant autour d’une étoile très semblable au soleil, l’étoile 51 Pégase ; une première mondiale à laquelle suivront les découvertes d’autres planètes extra solaires.


Le Belvédère de Castellanas fait face au Rocher du Cire, ainsi nommé car des abeilles prennent ses anfractuosités pour des ruches. Il y a peu, des hommes descendaient en rappel depuis le sommet du caillou pour y recueillir le miel. Aujourd’hui seuls les choucas et les grands corbeaux se disputent les niches pour y déposer leurs œufs.

Rocher du Cire

gorges de la Nesque

Un Texan habite la maison en face du Belvédère. Attiré par la « zénitude » qui se dégage des gorges de la Nesque, il n’est plus retourné depuis douze ans au pays de l’oncle Sam. Et quand je lui demande si le Texas lui manque, il me répond :
« Tu sais les gens là-bas … comment te dire … ils sont cons ». Ça c’est fait !

Je file quant à moi vers le Ventoux, en passant par l’étonnante église républicaine de Villes/Auzon.



L’ascension commence un peu après Bédoin.

Bédoin, au pied des dentelles de Montmirail


Ça monte franchement à partir de Saint-Estève. Deux kilomètres après le village j’engage Paulo à gauche dans une belle piste forestière serpentant au milieu d’une forêt de cèdres.


Après avoir coupé le GR le dénivelé de la piste caillouteuse m’étrangle, et je ne suis pas fâché de récupérer la « piste 1500 », qui fait la liaison entre Le Chalet-Reynard au sud du massif, et Mont-Serein au nord, et qui reste à une altitude comprise entre 1400 et 1500 mètres.
Je prends à gauche vers Mont-Serein, et bivouaque au bord de la piste sur un des rares coins plats de la montagne.

un peu de grésille pendant la nuit

Départ au matin le lendemain, sous la grisaille mais sans vent, en prenant la route qui grimpe depuis Malaucène déjà arpentée en février. Mais je n’irai pas aussi loin qu’il y a un mois et demi, car la route enneigée sur le dernier kilomètre m’oblige à finir à pied.


Je croise Marc qui est passé au sommet sans encombre par le sud, réalisant sa 70ème escalade du Ventoux depuis octobre. C’est la première fois qu’il redescend par la route de Malaucène, à pied comme moi, mais lui avec sa monture.


au sommet, je franchis à pied la barrière, 
obstacle infranchissable en février à cause de la violence du vent


Paulo m'attend sagement en bas du dernier kilomètre



Je récupère Paulo et reviens sur mes pas. Le temps de contourner le massif par la « piste 1500 » le soleil apparaît.


"piste 1500"

Au Chalet-Reynard Paulo est maintenant dans le bon sens pour gravir enfin jusqu'à son terme le Géant de Provence en compagnie cette fois-ci de nombreux cyclistes.


jamais deux sans trois !


L’Observatoire météorologique fut construit en 1882, le troisième après ceux du Puy de Dôme et du Pic du Midi.

l'Observatoire, et la route nord enneigée désormais sous le soleil


En passant le col de l’Homme mort je pensais descendre tranquillement jusqu’à la Durance. Mais au col de Macuègne un grand panneau représentant le soleil s’affiche au départ d’une petite route qui grimpe sur la gauche. Elle mène après 300 mètres de dénivelé au « CosmoDrôme », un autre Observatoire, mais tout récent, inauguré en l’honneur de Claude Tavenier, astronome amateur curieux de tout.

CosmoDrôme et Mont Ventoux


La longueur de la route, soit 4,5km, représente la distance entre le Soleil et Neptune, la planète la plus éloignée du système solaire. Des panneaux des sept autres planètes sont échelonnés tout au long de l’itinéraire, en respectant l’éloignement de chaque astre par rapport à son étoile.

ici à mi-chemin devant le panneau de Saturne

L’occasion de remonter à vélo tout le système solaire ; et avec Paulo, il y a du chemin jusqu'à Neptune !

Au centre, le Soleil donc ; 109 fois le diamètre de la Terre et ses taches sombres (taches solaires) à sa surface.



Mercure, astre mort, où 88 jours terrestres se passent entre le lever et le coucher du soleil.



Vénus, ou l’étoile du Berger, la plus chaude, avec une température moyenne en surface de 465 degrés.



La Terre, la planète bleue, que j’atteints après seulement 150 mètres.



Mars la rouge, dernière planète tellurique, entourée de deux petits satellites, Phobos et Delmos.



Jupiter, géante gazeuse, qui pourrait contenir 1300 fois la Terre, et autour de laquelle gravitent plus de 67 satellites, dont les 4 plus gros découverts par Galilée en 1610 : Io, Europe, Ganymède et Callisto.



Saturne, la planète aux anneaux, et la moins dense du système solaire : en imaginant un océan assez vaste pour la contenir, elle flotterait à sa surface.



Uranus, la plus insolite, qui doit sa couleur verdâtre à la probable présence de méthane dans son atmosphère.



Neptune enfin, la géante bleue, qui comme Saturne et Uranus possède des anneaux ; elle fait sa révolution autour du soleil en 164 années terrestres.



Après ces envolées spatiales, la vallée de la Méouge me conduit enfin jusqu'à la Buëch, puis à la Durance.

gorges de la Méouge

Buëch

lac de Mison


canal de Ventavon


Je retrouve pour quelques kilomètres seulement la Route Napoléon, qui fut empruntée par l’Empereur jusqu'à Grenoble lors de son retour de captivité ; une cavale de 100 jours seulement.

route Napoléon ; vallée fruitière de la Durance



Puis c’est par la petite route de Sigoyer que je rejoints Gap, la capitale des Hautes-Alpes.

en quittant la Durance, village de La Saulce

sommet d'Aujour

Sigoyer et barre des Ecrins

Gap

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