jeudi 1 mars 2018

traverses sibériennes d'Auvergne

Après Estaing, joliment posée sur le Lot, je gagne La Truyère, 
un de ses affluents, pour remonter son cours par intermittence.


Estaing


Le Lot






Je m’extraie une première fois de ses gorges par Rueyres, et son impressionnante centrale hydro-électrique.



Rueyres



Puis après le barrage de Sarrans, je quitte provisoirement la rivière, qui pendant de très nombreux kilomètres reste sauvage ; seuls des sentiers de randonnée permettent d’accéder à ses rives.


Je monte une dernière fois sur l’Aubrac, jusqu’à la commune nouvelle d’Argences-en-Aubrac, et m’offre de splendides vues sur les Monts du Cantal.

Les silhouettes enneigées du Puy Mary, du Puy Griou et du Plomb du Cantal annoncent mon entrée en Auvergne.







Chaudes-Aigues possède les plus chaudes eaux d’Europe, à 80°C, mais quand j’y arrive ce matin là à l’aube je dois avoir les mains les plus froides de France.








Qu’à cela ne tienne. Je me réchauffe vite en grimpant sur les plateaux, et je retrouve par œillades La Truyère, que le viaduc de Garabit enjambe avec majesté sous une belle journée de soleil.

belvédère de Mallet


viaduc de Garabit...




Saint-Flour n’est plus très loin.

Ville basse le long de l’Ander.

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Ville haute plantée sur ses orgues avec ses ruelles médiévales rectilignes qui relient la sous-préfecture au palais épiscopal.




palais épiscopal


La météo à une semaine qui depuis Rodez m’avait fait planifier cet itinéraire annonçait sept jours de soleil.
Les prévisions à trois jours me prédisent désormais neige et grisaille.

J’entre en Haute-Loire par la forêt de la Margeride, et plante la tente en contre-haut de Langeac, dans la haute vallée de l’Allier.
Je me réveille sous une petite neige. Les flocons se transforment vite en bruine épaisse, ce qui me fait ne rien voir de la route pittoresque qui conduit au Puy-en-Velay.



La descente est impitoyable pour mes doigts de cycliste, que je dégèle à l’auberge, où je suis le seul pèlerin. Il faudra attendre un bon mois pour que les premiers randonneurs s’élancent vers Saint-Jacques.

Le Puy ne déçoit pas. Le complexe cathédrale - hôtel-Dieu domine en majesté la ville basse et ses monuments ou jardins rectangulaires.


Le tout est chapeauté par des statues monumentales aux airs sud-américains et une chapelle du dixième siècle qui du haut de son Rocher volcanique toise avec magnificence la cité.


Notre-Dame de France

Saint-Michel d'Aiguilhe


musée Crozatier ; réouverture à l'été 2018


hôtel-dieu et cathédrale




Je quitte Le Puy en montant.

Polignac


Après Saint-Paulin, la route du plateau qui file vers Allègre n’est pas de tout repos avec un vent d’est bien piquant.

Du château ne restent que deux tours réunies par une galerie de mâchicoulis, qui de loin laisse penser à un temple romain dominant le bourg médiéval.

Allègre




Pour rejoindre à nouveau l’Allier, je traverse la partie sud du Parc naturel régional du Livradois-Forez. Les petites routes à plus de mille mètres d’altitude sont parfois en légère prise avec la neige. Mais ça passe sans problèmes, d’autant plus que la forêt a la bonne idée de me protéger de la bise.




Par cette froide grisaille l’eau des bouteilles gèle même pendant le jour ; les températures diurnes restent négatives, et les nuits sont parfois plus « chaudes » que les journées.
Il est parfois bien difficile de trouver la motivation pour quitter son nid douillet, surtout quand le soleil ne donne aucun signe de vie depuis trois jours !



Je temporise donc autour des deux villes de la vallée, qui se ressemblent un peu, bâties autour de leur abbatiale. Le beffroi d’Isssoire marque cependant la différence.

Brioude

vitrail contemporain

beffroi d'Issoire


Puis quand le soleil paraît enfin ce samedi, je m’extraie du cours du Couze de Pavin pour rejoindre les gorges de Courgoul et arriver au pied du Cézallier.

Couze de Pavin à Saurier

source de la tête de lion
gorges de Courgoul



col de la Choumoune

cascade d'Egliseneuve

Cézallier


Bientôt les Monts Dore dominés par le Sancy apparaissent dans mon champ visuel. J’adore ces petites routes d’Auvergne, où les plateaux sentant bon le Salers ou le Saint-Nectaire sont encadrés par les volcans, les lacs ou les forêts.





lac de la Landie



Après la station de ski de fond de la Stèle, pleine de monde en ce milieu des vacances scolaires, je ne peux guère aller plus haut. Je redescends par les stations thermales du Mont Dore et de La Bourboule, où Colette m’accueille pour une nuit malgré ma visite impromptue.

Le Mont d'Or
La Bourboule...





En continuant vers la Creuse et Aubusson, je suis vite rattrapé par la chute brutale des températures venant directement de Moscou. Trois jours consécutifs où malgré le soleil omniprésent le mercure reste en dessous des -5°C.

Puy-de-Dôme, côté sud


Je profite du village médiéval de Crocq pour me dégourdir les pieds en marchant jusqu’aux deux tours du château.



Illusoire tentative pour essayer de tromper le froid. De retour sur le vélo c’est à nouveau par le bas que le général hiver commence son œuvre d’engourdissement. L’arrêt pour la nuit au bord de la Creuse (retenue en amont d’Aubusson par le barrage des Combes) est le bienvenu ; je ne tarde pas à me plonger dans mon duvet, seul rempart efficace contre les morsures sibériennes.

Pendant la nuit c’est sur le lac que le combat continue : des craquements incessants emprisonnent peu à peu l’eau de surface ; à mon réveil tout est gelé.

lac des Combes


Passé Aubusson, je repars vers l’est, et me prends la bise de plein fouet.

Aubusson...


hôtel de ville Art déco



J’avance malgré tout sur ces routes auvergnates, au rythme de demi-étapes, en m’arrêtant parfois aux cafés des villages du Puy-de-Dôme, histoire de me donner un peu de répit avant de retourner lutter contre les éléments.

Une dernière étape passant par les gorges de la Sioule me conduit à Vichy. En une journée le thermomètre gagne quasiment quinze degrés, me faisant passer sans transition de l’hiver au printemps.

la Sioule
Gannat

Puy de Dôme, côté nord







Vichy...
maison Albert Londres

thermes

rue Wilson

kiosque et église en béton armé

vieux-Vichy

Allier




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